Anne Teresa De Keersmaeker / Rosas

Slow Walk

Avec les danseurs de Rosas et P.A.R.T.S., dominez le temps avec votre corps, et faites du mouvement le plus ordinaire un événement intentionnel et unique. La marche aussi est de la danse à l'état pur !

À l'occasion du festival d'Automne, Rosas et le festival organisent un flash-mob au ralenti, à l'occasion duquel vous marcherez très lentement depuis 5 points de départ jusqu'à la Place de la République. Là, vous pourrez participer à un atelier My Walking Is My Dancing animé par Anne Teresa De Keersmaeker en personne.

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Carte interactive

Sur cette carte, les points jaunes indiquent où se trouveront approximativement les différents groupes tout au long de la slow walk. Cliquez sur la flèche à droite de l’horloge pour sélectionner une heure précise. Zoomez pour afficher le nom des rues.

Plus d'info

À l'occasion du Festival d'Automne, Anne Teresa De Keersmaeker, Rosas  et P.A.R.T.S. lancent un appel ouvert à toutes les personnes souhaitant participer à une performance dont la scène sera le centre-ville de Paris.

Pendant cinq heures, à partir de 12h, plusieurs groupes effectueront, au départ de cinq points distincts (Boulevard Bonne Nouvelle, Boulevard Richard Lenoir, Rue Saint-Maur, Quai de Jemmapes, Jardin Villemin) une marche lente vers le centre de la ville, convergeant simultanément sur la Place de la République.

Par « marche lente », nous entendons une marche vraiment très lente : chaque groupe avancera à une vitesse moyenne inférieure à 5 mètres par minute - il leur faudra chacun environ 4 heures pour parcourir son itinéraire.

À 16h, les cinq groupes arriveront simultanément sur la Place de la République et seront invités à participer à un atelier de 30 minutes suivie d'un moment de danse, le tout animé par Anne Teresa De Keersmaeker avec l'aide des danseurs de Rosas et des étudiants de P.A.R.T.S.

Ouvert à tous ceux qui veulent participer, My Walking Is My Dancing mettra en lumière la vitesse frénétique qui règne dans la ville de Bruxelles en ralentissant délibérément la vitesse à laquelle nous allons d'un lieu à un autre. C'est une méditation et une invitation à ralentir son corps et son esprit et à faire l'expérience de la ville et de ses habitants selon une nouvelle perspective. Rosas veut tenter de « méditer » la ville pour que nous nous la réapproprions par le biais du mouvement le plus élémentaire auquel on puisse penser : la marche.

Les participants sont invités à rejoindre la performance pour la durée qu'ils souhaitent, à n'importe quel endroit des itinéraires prédéterminés, ou pour la danse finale sur la Place de la République.

FAQ

Très lente ! Environ 5 mètres par minute. Chaque groupe suivra un chef de file qui déterminera le rythme de la marche.

Chaque itinéraire couvre environ 1,2 km.

Il faudra à chaque groupe quatre heures pour parcourir le 1,2 km.

Vous pouvez rejoindre le groupe de votre choix à l'endroit de votre choix sur l'itinéraire de votre choix.  Ces itinéraires sont précisés ci-dessous ou sur cette carte interactive.

Chaque groupe partira simultanément à 12h des points suivants :

  • Boulevard Bonne Nouvelle : (trajectoire 1 – n°38, Théâtre du Gymnase)
  • Boulevard Richard Lenoir : (trajectoire 2 – n°65)
  • Rue Saint-Maur : (trajectoire 3 – n° 169)
  • Quai de Jemmapes : (trajectoire 4 – n°132)
  • Jardin Villemin : (trajectoire 5 – côté Avenue de Verdun, n°2)

Oui, les groupes passeront aux endroits suivants aux heures suivantes. Toutes ces heures sont données à titre indicatif.

  • 12h00 Théâtre du Gymnase – 38, boulevard Bonne Nouvelle
  • 12h15 croisement Boulevard Bonne Nouvelle / Rue d'Hauteville
  • 12h30 croisement Boulevard Bonne Nouvelle / Impasse Bonne Nouvelle
  • 12h45 croisement Boulevard Bonne Nouvelle / Rue de Mazagran
  • 13h00 croisement Boulevard Bonne Nouvelle / Rue de Cléry
  • 13h15 croisement  Boulevard Bonne Nouvelle / Boulevard Saint-Denis
  • 13h30 croisement Boulevard Bonne Nouvelle / Boulevard de Strasbourg
  • 13h45 Porte Saint-Martin
  • 14h00 Boulevard Saint-Martin / Rue René Boulanger
  • 14h15 43 Boulevard Saint-Martin
  • 14h30 33 croisement Boulevard Saint-Martin
  • 14h45 25 Boulevard Saint-Martin
  • 15h00 15 Boulevard Saint-Martin
  • 15h15 7 Boulevard Saint-Martin
  • 15h30 Croisement Boulevard Saint-Martin / Place de la République
  • 15h45 Café Fluctuat Nec Mergitur Place de la République
  • 16h00 point de rendez-vous Place de la République
  • 12h00 65 boulevard Richard Lenoir
  • 12h15 75 boulevard Richard Lenoir
  • 12h30 85 boulevard Richard Lenoir
  • 12h45 Métro Saint-Ambroise / 89 boulevard Richard Lenoir
  • 13h00 croisement boulevard Voltaire / boulevard Richard Lenoir
  • 13h15 99 boulevard Richard Lenoir
  • 13h30 croisement rue Oberkampf / boulevard Richard Lenoir
  • 13h45 croisement rue de Crussol / boulevard Richard Lenoir
  • 14h00 115 boulevard Richard Lenoir
  • 14h15 croisement rue Jean-Pierre Timbaud / boulevard Richard Lenoir
  • 14h30 croisement rue Jean–Pierre Timbaud / rue du Grand–Prieuré
  • 14h45 croisement rue Jean-Pierre Timbaud / rue de Malte
  • 15h00 croisement boulevard Voltaire / passage du Jeu de Boules
  • 15h15 croisement boulevard Voltaire / rue Rampon
  • 15h30 croisement boulevard Voltaire / avenue de la République
  • 15h45 place de la République (droite de la place)
  • 16h00 point de rendez-vous Place de la République
  • 12h00 169, rue Saint-Maur
  • 12h15 91 rue du Faubourg du Temple
  • 12h30 croisement rue du Faubourg du Temple / rue des Goncourt
  • 12h45 croisement rue du Faubourg du Temple / avenue Parmentier
  • 13h00 croisement rue du Faubourg du Temple / rue d'Aix
  • 13h15 croisement rue du Faubourg du Temple / rue Bichat
  • 13h30 croisement rue du Faubourg du Temple / rue de la Fontaine-au-Roi
  • 13h45 croisement rue du Faubourg du Temple / boulevard Jules Ferry
  • 14h00 19 boulevard Jules Ferry
  • 14h15 15 boulevard Jules Ferry
  • 14h30 croisement boulevard Jules Ferry / rue Rampon
  • 14h45 croisement boulevard Jules Ferry / avenue de la République
  • 15h00 16 avenue de la République
  • 15h15 croisement avenue de la République / rue de Malte
  • 15h30 2 avenue de la République
  • 15h45 place de la République (droite de la place)
  • 16h00 point de rendez-vous Place de la République
  • 12h00 134, quai de Jemmapes
  • 12h15 croisement quai de Jemmapes / rue de l’hôpital Saint-Louis
  • 13h00 croisement quai de Jemmapes / rue Bichat
  • 13h15 croisement quai de Jemmapes / rue de la Grange aux Belles
  • 14h00 croisement quai de Jemmapes / avenue Richerand
  • 14h15 croisement quai de Jemmapes / rue Alibert
  • 15h00 croisement quai de Jemmapes / rue du Faubourg du Temple
  • 15h15 croisement rue du Faubourg du Temple / boulevard Jules Ferry
  • 16h00 Place de la République
  • 12h00 Jardin Villemin – 2, avenue de Verdun
  • 12h15 Jardin Villemin (kiosque à musique)
  • 12h30 Jardin Villemin
  • 12h45 croisement rue Lucien Sampaix / Quai de Valmy
  • 13h00 93 Quai de Valmy
  • 13h15 croisement quai de Valmy / rue des Vinaigriers
  • 13h30 75 quai de Valmy
  • 13h45 croisement quai de Valmy / rue Jean Poulmarch
  • 14h00 19 rue de Marseille
  • 14h15 croisement rue de Marseille / rue Yves Toudic
  • 14h30 25 rue Yves Toudic
  • 14h45 croisement rue Beaurepaire / rue Yves Toudic
  • 15h00 croisement rue Beaurepaire / rue Albert Thomas
  • 15h15 croisement rue Beaurepaire / rue Léon Jouhaux
  • 15h30 croisement rue Beaurepaire / place de la République
  • 15h45 Café Fluctuat Nec Mergitur Place de la République
  • 16h00 point de rendez-vous Place de la République

Non, vous êtes invités à nous rejoindre autant de temps que vous le souhaitez. Vous pouvez faire une pause où vous le souhaitez et reprendre quand vous êtes prêts.

Pas du tout ! Cette performance est ouverte quiconque souhaite participer, indépendamment de son âge ou de ses aptitudes. Aucune expérience de danse préalable n'est requise. 

Les enfants de moins de 12 ans devront être accompagnés par un adulte.

Nous conseillons des vêtements appropriés à la météo et des chaussures confortables. La manifestation aura lieu qu'il pleuve ou qu'il fasse beau, alors habillez-vous en conséquence. 

Nous conseillons également d'apporter de l'eau.

À notre arrivée sur la Place de la République, Anne Teresa De Keersmaeker animera pour tous ceux qui le souhaitent une séance pratique de 30 min autour de My Walking Is My Dancing, suivie d'un moment de danse ! My Walking Is My Dancing est un principe chorégraphique simple que De Keersmaeker a élaboré pour explorer l'espace, le temps et le mouvement, allant de la marche au saut, à la course, la pirouette, etc.

Non, il suffit de se présenter à 12h00 ou de nous rejoindre à l’un des points en cours d’itinéraire.

Au sujet du slow walking

La « slow walking » [marche lente] prend naissance dans le bouddhisme. La marche en guise de méditation connaît une longue tradition dans cette religion. Dans le bouddhisme Chan chinois, on parle par exemple de « kinhin », par opposition au « zazen », la méditation assise traditionnellement associée au bouddhisme. Mais la méditation marchée (vidéo) / (vidéo 2) occupe également une place importante dans d'autres branches du bouddhisme, comme le bouddhisme theravāda.

La méditation marchée est une méditation-en-mouvement mais aussi une méditation-« du »-mouvement. Elle se concentre surtout sur le corps en déplacement dans l'espace, et la prise de conscience de ce corps. Le marcheur fixe son attention sur chacun de ses mouvements, et règle en général sa respiration sur ses pas. À la différence de la méditation assise, où l'on garde généralement les yeux fermés, cette pratique est bien davantage tournée vers l'extérieur : l'expérience physique de la marche renforce la connexion entre l'individu et son environnement.

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La marche ou la promenade sont généralement automatiques, on n'y pense guère. C'est en même temps le mouvement le plus élémentaire et le plus simple de l'homme. C'est à cela que la marche doit sa force quand elle est soudain vécue et présentée intentionnellement et extraite de son contexte quotidien. Rien d'étonnant non plus à ce que la marche et la promenade reviennent souvent dans diverses formes de l'art de la performance. Les exemples d'artistes qui tentent de dominer le temps par cette simple action ou veulent même placer ce processus (plutôt que son résultat final) sous le feu des projecteurs abondent. D'autres s'approprient un espace, ou lui donnent une nouvelle signification en y imprimant en quelque sorte leur corps au cours de leur itinéraire. Pensons à Francis Alÿs, qui a promené un chien-jouet magnétique dans toute la ville de Mexico jusqu'à ce qu'il soit complètement recouvert des déchets métalliques qui jonchent les rues (vidéo). Simon Faithfull a suivi le méridien de Greenwich de Peace Haven dans le Hampshire à Cleethorpes dans le Lincolnshire, sans jamais se laisser arrêter par les obstacles rencontrés sur son chemin (rivières, haies, buissons, etc.) (vidéo) / (vidéo 2). Janet Cardiff doit sa notoriété à ses « audio walks » [balades audio] qui accompagnent le public muni d'écouteurs tout au long d'un itinéraire, entre autres dans et autour de Central Park à New York et dans le musée Hirshhorn de Washington (vidéo) / (vidéo 2). L'un des exemples les plus connus est probablement la performance The Great Wall Walk (1988) réalisée par Marina Abramović et Ulay. Venant chacun d'une extrémité de la muraille de Chine, ils ont marché sur l'édifice jusqu'à se retrouver nonante jours plus tard au milieu où ils se sont dit adieu pour de bon.

Bref, les exemples ne manquent pas. On a même publié des livres consacrés exclusivement à la marche telle qu'elle se manifeste dans l'art. La danse y joue un rôle à ne pas sous-estimer. Balayant les frontières, des chorégraphes post-modernes comme Trisha Brown, Steve Paxton et Yvonne Rainer ont engendré un art du mouvement à la limite entre danse et performance pure. De même que l'art de la performance s'autorise à franchir les murs d'un musée, les premières œuvres de Brown ont quitté le théâtre. Des pièces comme Walking on the Wall (vidéo) et Roof Piece (1971) (vidéo) se caractérisent par l'interaction entre le corps et un environnement spécifique, qui se répondent de façon peu ordinaire. Les danseurs (tenus par des harnais) courent sur des murs parallèlement au sol ou se transmettent une série de mouvements, chacun debout sur un toit différent.

Quelques années plus tôt déjà, Steve Paxton avait, avec des créations comme Proxy (1961) et Satisfyin' Lover (1967) (vidéo), intégré le vocabulaire cinétique quotidien dans un spectacle de danse. Ces chorégraphies se composent essentiellement d'une alternance soigneusement orchestrée entre marche, immobilité et position assise, tout en employant des tempi sans cesse différents. Outre Brown et Paxton, d'autres participants ont également travaillé au Judson Dance Theater de New York, par exemple Yvonne Rainer, avec des mouvements élémentaires. Ils voulaient ainsi défaire la danse de toute charge expressive ou dramatique, si bien que le corps fonctionnait comme un objet neutre leur permettant d'expérimenter rapidité, stabilité, pesanteur, rythme et (dés)équilibre. Les chorégraphes Anna Halprin et Simone Forti ont travaillé selon cette même idée dans l'atelier d'Halprin à San Francisco. Durant cette période, leur approche pure non narrative de la danse a poussé Bruce Nauman à réaliser des performances comme Walking in a Exaggerated Manner Around the Perimeter of a Square (1967-1968) (vidéo) et Slow Angle Walk (Beckett Walk) (1968), filmé par une caméra fixe inclinée. Comme le suggère le titre du dernier exemple, Nauman s'est également inspiré de l'œuvre de Samuel Beckett, dont les personnages sont souvent plongés dans des situations sans issue et absorbés dans d'inutiles actions répétitives.

Le hasard veut que Samuel Beckett ait eu lui aussi, dans les années 1960 également, l'idée d'un « mime géométrique ». Cette idée devait finalement déboucher sur la pièce télévisée Quad (1981), « a ballet for four people ». Cette pièce se compose de quatre personnes, habillées en blanc, rouge, bleu ou jaune, qui marchent selon des motifs fixes et leurs variations sur une scène carrée (tout comme, notons-le, dans les performances de Nauman). (vidéo) / (vidéo 2) D'un point de vue technique, il ne s'agit pas là d'un spectacle de danse ; pourtant, on observe une parenté claire avec l'art cinétique novateur de la danse postmoderne. Récemment encore, en 2005, le chorégraphe Jonathan Burrows a à son tour employé la marche dans The Quiet Dance (vidéo), une création en collaboration avec le compositeur italien Matteo Fargion.

La marche a clairement joué un rôle important dans l'art, et non des moindres dans la danse (post)moderne. « Walking » est en effet un fait, mais « slow walking » est une façon très spécifique de thématiser certaines choses pour les porter à l'attention. On pourrait dire qu'il s'agit globalement de ces mêmes aspects à l'œuvre dans la méditation marchée. La conscience se concentre sur une expérience physique, le marcheur entrant (à nouveau) bien plus intensément qu'à l'ordinaire en contact avec son corps et avec l'environnement où se trouve ce corps. Il est alors confronté à un défi très simple en théorie, mais rarement constitutif de l'univers mental ordinaire. Dans les courts-métrages Beautiful 2012 (2012) et Journey to the West (2014), le réalisateur malais Tsai Ming-liang a introduit un moine bouddhiste qui évolue avec une lenteur extrême dans des centres-villes ultra-bondés (entre autres Marseille) (vidéo). Le contraste n'aurait pu être plus grand, et c'est pour cela qu'il est si fort. Le cinéaste, qui travaille régulièrement avec de longues plans continus, considère la lenteur comme un acte de rébellion, une façon d'entrer en résistance. La matérialisation de l'écoulement du temps, mais aussi son ralentissement délibéré, suscite chez le téléspectateur un malaise, une tension, et même, sur la durée, une frustration.

Notons que, exécutée dans un contexte artistique, le slow walking vise souvent explicitement à modifier l'expérience du public. Le slow walking ne se limite pas à la simple affirmation, il ne s'agit pas de « walking for walking's sake » [marcher pour marcher]. Le spectateur est plus qu'un simple observateur passif, sa perception modifiée fait partie de l'œuvre d'art. C'est tout à fait le cas quand on demande au public de participer à l'événement, et de se mettre lui-même à marcher lentement. En 2015, Marina Abramović a lancé « Project N° 30 » dans le cadre des Kaldor Public Art Projects au Pier 2/3 à Sydney.  Douze jours durant, le public pouvait effectuer une série d'exercices, tous conçus autour du concept de « durée », et permettant, à l'aide d'un ordre ou d'une action simples, de balayer les barrières physiques et mentales et de grossir les détails - avec, entre autres tâches, du riz, regarder quelqu'un droit dans les yeux, ou encore la « slow walk » (vidéo).

Revenons à la danse, où la slow walk a également fait son apparition. Dès 1970, Yvonne Rainer intègre une marche lente (« M-walk ») dans War, une performance contre la guerre du Vietnam. La performance 100 pas presque donnée lors de l'édition 2014 du Festival Kanal à Bruxelles offre un exemple plus proche de nous dans le lieu et dans le temps. Le chorégraphe Taoufiq Izzediou a alors parcouru avec sa compagnie de danse 100 mètres en une heure. De ses propres dires, il voulait ainsi questionner la relation entre l'individu et son environnement, mais aussi, et surtout, la place de la danse moderne dans le monde d'aujourd'hui et dans l'espace public.

Ce n'est pas non plus la première fois qu'Anne Teresa De Keersmaeker associe marche et danse. En effet, l'un des principes fondamentaux des chorégraphies qu'elle a réalisées ces dernières années est « My Walking is My Dancing » [Comme je marche, je danse], repris pour titre de ce projet. Il sous-tend les productions En Atendant (vidéo), Cesena (vidéo), Partita 2 (vidéo) et Vortex Temporum (vidéo). De Keersmaeker choisit ainsi « le mouvement le plus simple ; le mouvement de la marche, de la course et ses variations. Le rythme du corps qui s'approprie l'espace ». C'est une forme d'improvisation où la marche subit toutes sortes d'« ajustements » (par exemple en marchant à reculons, ou deux fois plus vite, etc.), ce qui donne lieu à toute une gamme de façons de se déplacer. Une de ses dernières créations, Golden Hours (As you like it) (vidéo), commence par exemple par une marche lente, exécutée par l'ensemble des danseurs sur la chanson éponyme de Brian Eno, et répétée d'innombrables fois.

Et à présent le 23 Septembre, avec le Festival d'Automne. Avec la marche lente et la séance pratique, De Keersmaeker veut mettre en évidence que la marche est aussi de la danse à l'état pur, et que tout le monde peut danser, à tout moment et en tout lieu. C'est une occasion de prouver que la danse peut réunir les hommes de façon unique, spontanée et accessible dans l'espace public, tout en offrant une nouvelle expérience de cet espace.

SOURCE
  • Exhausting Dance: Performance and the Politics of Movement. André Lepecki, 2006
  • The Art of Walking: a Field Guide. David Evans, 2013
  • Walking and Mapping: Artists as Cartographers. Karen O'Rourke, 2013
  • Meditation for Peace: a Comprehensive Guide for Discovering the Joys to Achieve Peace and Calmness. Calista Dion, 2015